Que Hirokazu Kore-Eda soit un génie, cela fait très longtemps que nous le savons à Corotzilla, et d'ailleurs, nous lui avons consacré de nombreuses chroniques
Pourtant, Notre Petite soeur nous avait été annoncée (depuis sa sortie à Cannes au printemps) comme un "petit Koré-Eda", trop lent, trop esthétique,... Le Figaro l'ayant même titrée d'un "Soeurs sourires" pas très élégant !
Et bien pas du tout ! Nous, on a adoré ! Et c'est bien un Très Grand Kore-Eda
D'abord, les quatre actrices principales jouent admirablement et chacune dégage son propre charme selon une personnalité qui évolue durant le film.
Ensuite, comme d'habitude, à côté des personnages principaux, il y a des personnages secondaires très attachants (vous serez ému par la propriétaire du restaurant, par la mère également).
Surtout, le film est très doux et la délicate musique qui accompagne les moments tendres ou plus dramatiques renforce ce refus de toute forme de brutalité ou de précipitation dans l'évolution des sentiments.
Le film est enfin extrêmement touchant car progressivement, entre sœurs, entre mère(s), père et filles, des choses se réparent. Et s'il y a de la gravité dans ce film et si la mort et le souvenir des êtres partis y sont omniprésents (mais jamais oppressants), ces deuils sont là pour finir par réunir ces quatre filles dans une fratrie féminine très unie et très heureuse.
Vous aurez compris que Notre petite soeur est à voir de toute urgence si vous le pouvez encore !
Et si vous ne pouvez pas, MF me rappelait très justement que le film est inspiré d'un manga, Kamakura Diary, dont Alice a donné une chronique très juste sur son blog Lire le Japon