• Kesengawa 気仙川

    De MF

    Le photographe japonais Naoya Hatakeyama était de passage à Lille début novembre pour présenter son nouvel ouvrage Kesengawa publié en France aux éditions Light Motiv.

    (toutes les photos sont cliquables)

    Kesengawa 気仙川

    Le 5 novembre à la librairie Le Bateau Livre où il a d’abord évoqué son précédent livre Terrils qui regroupe des clichés du bassin minier pris entre 2009 et 2010. Les photos avaient été exposées au centre minier de Lewarde avant d’être publiées par Eric Le Brun, directeur des éditions Light Motiv. Le 6 novembre à l’auditorium du Palais des Beaux-Arts de Lille où il donnait une conférence dans le cadre de Cité Philo.

                     Kesengawa 気仙川                 Kesengawa 気仙川

                    Kesengawa 気仙川                  Kesengawa 気仙川

    Kesengawa 気仙川          Kesengawa 気仙川          Kesengawa 気仙川

    Jamais Naoya Hatakeyama n’aurait imaginé publier un jour un livre comme Kesengawa. D’abord parce que la première moitié de l’ouvrage rassemble des clichés « privés » pris entre 2002 et 2010 au fil de ses retours à Rikuzentakata où réside toujours sa famille. Ensuite parce que la catastrophe du 11 mars était inimaginable. Et pourtant… Ce jour-là, Naoya Hatakeyama était chez lui à Tôkyô. Sans nouvelles de sa mère et de ses deux sœurs, il décide de partir vers le nord en moto pour les retrouver. Les conditions de circulation sont difficiles. Il neige. De nombreuses routes sont fermées. Finalement, il parvient à parler à l’une de ses sœurs au téléphone. Elle lui apprend que leur mère n’a pas survécu. Quand il parvient enfin à destination, il découvre l’impensable : la ville est ravagée.

    Ce périple tragique, le photographe ne le raconte pas en écho aux clichés de la seconde partie de l’ouvrage qui montrent l’« après ». Le récit accompagne au contraire les photos de « l’avant », celles qui disent la vie de tous les jours. Un choc pour le lecteur. Le décalage est parfois insoutenable. Que sont devenus ces hommes, ces femmes, ces enfants saisis le temps d’une fête traditionnelle ou d’une sortie scolaire ? Quand les clichés de l’«après » surgissent enfin, le texte s’efface. Silence. Projetées sur l’écran de l’auditorium du Palais des Beaux-Arts les images défilent. Alors comme dans son livre, Naoya Hatakeyama cesse de raconter. Pendant de longues secondes, il se tait. Dans la salle, l’émotion est palpable.

    Naoya Hatakeyama insiste sur l’idée que ces clichés de l’«avant » n’ont jamais fait partie d’un quelconque projet artistique et qu’il n’a jamais fait de la photo pour se souvenir du passé. En tout cas, jusqu’à ce livre. En créant Kesengawa, il a pris conscience que ces photos de Rikuzentakata étaient devenues, malgré lui, des objets de mémoire.

    pour écouter la conférence : http://www.citephilo.org/manif/kesengawa-lightmotiv#mediafront_archives_citephilo








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  • Commentaires

    1
    MF
    Mercredi 18 Décembre 2013 à 11:36

    Ceux qui étaient du voyage en 2010 reconnaîtront peut-être Corinne Quentin qui nous avait guidés dans les locaux de la maison d'édition Kodansha lors de la rencontre mémorable avec Nagashima Yû. Elle avait assuré la traduction des échanges entre l'auteur et notre groupe. Elle a fait de même avec Naoya Hatakeyama lors de son passage à Lille.

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